Ouvrir un gîte rural est une aventure prometteuse d’opportunités : elle peut permettre d’engranger des revenus complémentaires, d’optimiser un bien immobilier, donc d’accroître à terme son patrimoine. Parfois, cela permet aussi de changer de vie et de s’ouvrir davantage aux autres. Malgré l’engouement des vacanciers en recherche d’authenticité, cette opération doit être soigneusement préparée.
Valider l’opportunité du projet
Tout d’abord, il faut appréhender ce que le gîte peut vous rapporter. Pour l’association des « Gîtes de France », le prix moyen de la location d’un gîte (haute et basse saisons confondues) a été de 443,90 € en 2014, pour une semaine et pour 4 personnes.
Mais ce chiffre peut cacher d’importantes disparités : il est donc prudent de prendre contact avec le comité départemental du tourisme auprès du conseil général (pour connaitre les projets de développement économique de votre territoire à moyen et long terme), l’équipe municipale et, si vous souhaitez être labellisé, avec les « Gîtes de France » (60 ans d’existence, 60 000 hébergements) ou le réseau « Clévacances » (20 ans d’existence, 25 000 hébergements) qui regroupent à eux deux l’essentiel des gîtes et chambres d’hôtes labellisés.
Évaluer l’investissement initial
Si l’époque des vieilles masures inconfortables a fait florès, il n’en est plus rien. Au contraire : au-delà des attraits touristiques de la région et des atouts environnementaux du gîte (calme, charme…), la clientèle d’aujourd’hui est exigeante. Il faut donc prévoir large pour respecter les critères minimaux de confort (présence de sanitaires complets, d’une cuisine…) et rénover avec goût et authenticité (un permis de construire ou une déclaration préalable de travaux peut être nécessaire).
Selon l’ampleur de l’opération, 30000 € à 50000 € en moyenne sont à prévoir, soit bien plus que pour créer des chambres d’hôtes.
Recenser les aides potentielles
Comment créer un gîte rural à moindre coût ? En sollicitant votre département pour obtenir une aide à la création d’un hébergement touristique : 30% du montant des dépenses, dans la limite de 40 000€ pour des travaux réalisés dans une maison d’habitation existante par exemple ou dans la limite de 60000€ pour des travaux dans d’anciens bâtiments agricoles. Cette subvention est variable d’un département à l’autre. Elle est délivrée une fois les travaux terminés, ce qui exige une surface financière préalable. De plus, elle est conditionnée à différents paramètres : projet en dehors de tout pôle urbain, gîte obligatoirement labellisé et d’un certain standing, engagement pluriannuel de location par l’intermédiaire d’un service de réservation habilité, etc.
Lister les démarches
Toute ouverture d’un meublé de tourisme, classé ou non, doit être déclarée à la mairie de la commune du gîte par le biais d’un formulaire Cerfa n° 14004*02. Pour optimiser ses chances de location, il est possible de solliciter le classement en « étoiles » du gîte par un organisme accrédité. Pour chaque location, un contrat écrit doit être établi (avec descriptif des lieux, prix, conditions de paiement, d’annulation, nombre maximum d’occupants, montant prévisionnel de la taxe de séjour…). Il est également important de vérifier l’assurance location saisonnière en tant que propriétaire bailleur afin que tous les éventuels sinistres soient pris en charge.
S’acquitter des obligations juridiques et fiscales
Toute mise en location d’un gîte doit être déclarée auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) et les propriétaires reçoivent alors un numéro de SIRET. Les bénéfices sont soumis à l’impôt et aux prélèvements sociaux.
Il est à noter que la plupart des propriétaires exercent aujourd’hui leur activité à titre non professionnel : leurs formalités déclaratives et fiscales sont de ce fait allégées, mais compte tenu de la spécificité de chaque situation, il est utile de se faire aider par un professionnel (juriste, expert-comptable…) ou de suivre une formation dispensée par les grands organismes et dédiée aux adhérents porteurs de projets.
Agence MIG/Uni-éditions – mars 2015